Deux moments particuliers illustrent le travail en cours et son aboutissement dans les médiations.
Le premier intervient lorsque les parties se sont re – connues, qu’elles ont finalement souvent exprimées des qualités présentes chez l’autre en tant que personne ou lors de certaines interactions
relationnelles. Le différend est bien là mais tout n’est pas obscur.
Les désaccords sont toujours présents mais la médiation et ses acteurs dont le médiateur « tournent » autour avec un autre regard, plus distancié, plus nuancé.
Le jeu des questions s’opère, chacun essaie de comprendre l’autre, de se comprendre soi en remontant le temps, une partie évoque ses ressentis : « oui c’est là, dans cette réunion lorsque vous
avez dit…que je me suis sentie rabaissée… », L’autre peut répondre et dire « je comprends..» ou faire un silence dont il faut laisser le bénéfice opérer.
Puis l’on chemine sur ce qui serait souhaitable, pour l’un et pour l’autre.
Alors vient ce moment singulier, ou discutant de l’après médiation, souvent d’une manière très concrète, les corps des médiés se tournent sur les chaises et les parties dialoguent directement
entre elles, oubliant le médiateur. Dans cette posture effacée, attentif, en retrait, j’observe les échanges en cours, n’intervenant plus…le climat s’apaise.
Le second moment est cet instant qui clos la dernière séance de travail et qui consigne le chemin parcouru par les médiés.
Ce sont ces quelques minutes qui clôturent le processus, la relecture que je fais à haute voix du bilan de la médiation en sollicitant pour chaque point, l’acquiescement de l’une et de l’autre des parties, chacune à son tour.
Les signatures sont apposées sur le document et les derniers points de tension lâchent. On se quitte, les regards sont directs, les poignées de main franches comme lorsque l’on « fait affaire ». L’air est plus léger…la satisfaction est alors, pour chacun, le sentiment d’un quelque chose qui s’est accompli.